mercredi 14 septembre 2011
mensonge & destruction
Pour sa troisième exposition, la galerie Wallworks présente le travail de l’Indonésien S. Teddy D. : après avoir notamment exposé au National Museum of Singapore et à la Indonesian National Gallery de Jakarta, c’est sa première exposition en France. Par un concours de circonstances, cette exposition fait écho à l’actuel engouement des institutions européennes (Espace Louis Vuitton Paris, Saatchi Gallery Londres, ZKM Karlsruhe, Musée Guimet Paris, Macro Rome) pour l’art contemporain indonésien.
Né en 1970 à Padang en Indonésie, S. Teddy D. vit et travaille à Yogyakarta (à 600 km de la capitale Jakarta), ville intellectuelle, universitaire et creuset artistique de l’Indonésie. Avant cette première exposition en France, il a été présenté par les plus grands musées et centres d’art d’Asie du Sud-Est.
Grand collectionneur indonésien, le Dr Oei Hong Djien demande un jour à S. Teddy D. de réaliser une œuvre pour le mariage de son fils en 2008. L’artiste propose alors de créer un véhicule permettant aux jeunes mariés de parader dans la ville. L’ensemble de son œuvre dénonçant avec force la violence et la guerre, S. Teddy D. ajoute un gigantesque cœur au bout du canon d’un des tristement célèbres tanks américains envoyés en Irak. Ainsi nait le Love Tank.
S. Teddy D. en appelle à la nature inlassablement manipulatrice et conquérante de l’humanité, des grands empereurs de l’Antiquité aux guerres actuelles, il questionne l’obsession du pouvoir, qu’il apparente à un intolérable machisme. Symbole de domination guerrière, le char d’assaut est pour lui un produit "facile à vendre", une funeste invention humaine liant économie et modernité. Pour cette nouvelle série, il donne des attributs clairement masculins à ces engins de mort, et assène : "Tant qu’il y aura des hommes, il y aura des tanks".
La galerie Wallworks présente une série de 7 Phallus tanks en résine. Chacun, daté de 1917 à 2003, fait référence aux grandes guerres des XXe et XXIe siècles. Leur couleur se nuance selon les années, du sang séché par le temps à celui fraîchement versé. Daté 2011, un huitième tank en aluminium trône comme la nouvelle arme cherchant sa future victime. Au côté de ces huit sculptures, pièces uniques faites à la main, est également présentée une série limitée de 80 tanks miniatures en fibre de verre, dont le prix sera inversement proportionnel à la taille de l’engin d’origine…
Aux murs, une vingtaine de dessins et de peintures sur toiles s’interposent entre de curieuses armes mi-métalliques, mi-organiques : une centaine de lames en forme de poings dressés dont le manche est formé d’os donnent une lueur d’espoir, convoquant une armée en marche pour un monde en paix.
Source slash.fr
Galerie Wallworks / 4 rue martel 75010 paris / vernissage ce 22 septembre et jusqu'au 29 octobre 2011.
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