mercredi 30 novembre 2011

on se rappelle pierrette





il diavolo


C’est une exception française. Celle qui fait tache: un parti d’extrême droite, devenu la troisième formation en nombre de voix, et dont la longévité est unique en Europe. “Le Diable de la République” n’est pas une biographie de Jean-Marie Le Pen mais l’histoire de quarante ans de Front national. Difficile, pourtant, de séparer l’une de l’autre tant elles se confondent. Le diable n’a-t-il pas géré son parti comme un patrimoine personnel au point de le léguer à sa propre fille ?

Il est vrai que ce n’est pas Jean-Marie Le Pen qui a créé le Front en 1972, mais les dirigeants d’Ordre nouveau, un groupuscule néofasciste. Ils veulent alors "une vitrine présentable". Ancien député poujadiste, ancien para, Le Pen fera l’affaire. Mais pas question de lui laisser le pouvoir. D’ailleurs, c’est l’un des membres d’Ordre nouveau, Gérard Longuet, aujourd’hui ministre de Sarkozy, qui rédige le premier programme du FN. Il faudra moins d’un an à Le Pen pour devenir maître à bord. Mais il lui faudra plus de dix ans pour connaître ses premiers succès électoraux. Aux municipales, à Dreux, en 1983, grâce à l’alliance avec la droite. Aux législatives de 1986, grâce à l’introduction par la gauche de la proportionnelle. Dès lors, le diable devient un acteur incontournable de la scène politique.

Le film de Deniau et Blanchard met le projecteur sur ces quarante années riches en intrigues, trahisons, scandales et morts mystérieuses. Et sur l’étrange rapport de Le Pen avec le pouvoir. Un de ses proches, qui spéculait sur une rapide accession aux responsabilités, l’entendit répondre: “Dieu nous en garde.” Le Pen se complaît dans son rôle d’opposant à l’establishment. Ainsi s’expliquent ses dérapages qui tiennent à la fois de son goût de la provocation, de son vieux fonds révisionniste et de sa volonté de rester infréquentable. Quand sonne l’heure de sa succession, il passe le relais à Marine. Et, selon son vœu, c’est encore une Le Pen qui incarnera le Front national à la présidentielle de 2012.

Documentaire, ce soir sur France 3, à 20h35.

mardi 29 novembre 2011

ellen altfest




flower


Parce que oui, le sexe, c'est l'alpha et l'oméga. C'est de là que nous sortons tous et là que nous cherchons tous à pénétrer (ou à se faire pénétrer). C'est le moyen d'oublier la déprime, de soigner l'insomnie et la crise d'angoisse, c'est le médicament universel de notre pauvre condition humaine. Nietszche a beau parler du Surhomme, Kant de la Connaissance ou Schopenhauer de la Volonté, on sait bien qu'ils auraient délaissé tous leurs bien beaux concepts pour une seule heure en compagnie d'une jolie femme (bon, Kant, je suis pas sûr).

Source fluctuat.

Intercrural love by Gilbert & George, 2009 signé et tiré à 100 ex.
Intercrural love prend les images de parties de corps des artistes et utilise des médias numériques pour les déformer, les inverser et les améliorer créant ainsi une vision kaléidoscopique du corps.

tired lovers

robert mapplethorpe x sofia coppola



Quarante-et-une-photographies de Robert Mapplethorpe exposées chez Thaddaeus Ropac ont été confiées au regard de la réalisatrice Sofia Coppola, propulsée soudainement commissaire d'exposition...un concert de Phoenix le soir du vernissage aurait été le pompon, bref il y avait bien Massive Attack chez Emmanuel Perrotin le week-end dernier.

"Robert Mapplethorpe curated by Sofia Coppola" rassemble donc 41 photographies de taille identique (40 sur 50 cm). Choisies par la réalisatrice dans les archives la Fondation Robert Mapplethorpe à New York, les images n&b sur les murs immaculés de la galerie envoutent littéralement le spectateur. La cinéaste pose un regard sur l'œuvre du photographe, comme Cindy Sherman et David Hockney avant elle.

(Première femme championne du monde de body-building, Lisa Lyon fut la femme que Robert Mapplethorpe aima le plus photographier. Mise à nu, mise en scène, elle permit à l'artiste d'interroger la question du genre, les formes de Lisa hésitant entre fémin et masculin).

orchidée - lisa lyon, 1982
lisa lyon, 1982 - muffin

galerie thaddaeus ropac / 7 rue debelleyme, paris / jusqu'au 7 janvier

lundi 28 novembre 2011

jeudi 24 novembre 2011

l'enfer sur terre

Une journaliste de la chaîne de télévision France 3 a déclaré avoir été violemment frappée et victime d'une agression sexuelle, jeudi 24 novembre, au Caire, où elle effectuait un reportage. Caroline Sinz et son cameraman, Salah Agrabi, avaient commencé à être pris à partie dans une rue menant de la place Tahrir au ministère de l'intérieur, où ont eu lieu les heurts les plus violents entre manifestants et forces de l'ordre ces derniers jours.

"Nous étions en train de filmer dans la rue Mohamed-Mahmoud quand nous avons été assaillis par des jeunes de quatorze ou quinze ans", a-t-elle raconté, faisant état "d'attouchements". La journaliste et son cameraman ont ensuite été entraînés "manu militari" par un groupe d'hommes vers la place Tahrir et se sont retrouvés séparés.

"Nous avons alors été agressés par une foule d'hommes. J'ai été tabassée par une meute de jeunes et d'adultes qui ont arraché mes vêtements" et qui ont procédé à des attouchements répondant "à la définition du viol", a-t-elle poursuivi. "Quelques personnes ont essayé de venir m'aider sans y parvenir. J'étais lynchée. Cela a duré environ trois quarts d'heure, jusqu'à ce qu'on puisse m'extraire. J'ai cru que j'allais mourir", a-t-elle dit, en ajoutant que le cameraman avait aussi été "tabassé".

Finalement secourue, elle a pu rejoindre son hôtel, où elle a été assistée par l'ambassade de France au Caire avant de consulter un médecin.

Source LeMonde.fr

mercredi 23 novembre 2011

stranger than paradise, mountain top






Installation de 200 sculptures en céramique réalisées d'après 100 modèles uniques, présentées sur 200 socles en bois de plusieurs hauteurs. Yang Jiechang imagine un "paysage de retour à la Nature" qu'il situe au Paradis. Encore aime ce monticule d'animaux qui copulent.

galerie Jaeger Bucher, 5 & 7 rue de saintonge, paris 3 / jusqu'au 31 décembre.

crazy bitch!


Depuis quelques semaines, une poupée vendue par Toy'R'Us fait scandale aux États-Unis, celle-ci prononçant l'injure : "crazy bitch". My goodness!!!

Photo Diana Thorneycroft (revoir série the doll mouth series du 16/09/2011).

mardi 22 novembre 2011

photie man





Cette exposition, la première "personnelle" à Paris du photographe irlandais Tom Wood, présente trente années de déambulations photographiques dans les rues de Liverpool.

Tom Wood, photographe que Martin Parr qualifiait en 1998 de "génie méconnu de la photographie britannique", est irlandais d’origine et a passé la plus grande partie de sa vie à Liverpool. Surnommé par la rue "Photie Man" (le type à l’appareil photo) tant il a fait, avec son appareil photo, partie du paysage liverpuldien, Tom Wood a sillonné depuis le milieu des années 70, les moindres recoins de sa ville d’adoption à pied ou en bus – locomotion constitutive de sa photographie comme en témoignent ses livres "Bus Odyssey" et "All Zones off Peak". Pendant presque trente ans, la rue a été le cadre de ses recherches photographiques.

Ce travail, nourri de son quotidien, se situe entre documentaire, expérience de vie et recherche visuelle. Ses images, prises pour la plupart au Leica, alternant couleur et noir et blanc, dévoilent la complicité qu’il entretient avec ses sujets. Il est l’un des leurs, vit comme eux, se fond parmi eux. "Il touche à l’intime parce qu’il n’agresse pas l’intimité", s’affranchit des contraintes photographiques et s’autorise une véritable liberté de regard. Avec Martin Parr, Chris Killip et quelques autres de la même génération, il a largement contribué au mouvement de la photographie sociale anglaise qui s’est développée suite à l’explosion punk en réaction aux années Thatcher. Le travail de Wood a déjà donné lieu à de nombreuses publications et expositions à l’étranger. Ses tirages font désormais partie des plus importantes collections de photographies internationales privées et publiques (Moma et ICP à New York, Victoria & Albert Muséum à Londres, Musée Nationale de la Photographie à Copenhague…).

Cet automne sera également pour Tom Wood l’occasion d’exposer dans le cadre de la Biennale d’art contemporain de Lyon à la galerie Le bleu du ciel.
Aujourd’hui, Martin Parr, est certainement fier de savoir que son ami Tom Wood est enfin un "type" reconnu.

tom wood "1978-2003, les années Liverpool" / jusqu’au 19 Janvier à la galerie Sit Down, 4 rue Sainte Anastase, paris 3.

Source sitdown.fr
"Miss New Brighton Knock Outs", 1979.
"Design", 1985-86 (série Men & Women).
"Joinery worshop", 1993 (série Men & Women).
Untitled - (Last dance), 1984 (série Looking for love).

francesca @sfmoma




Francesca Woodman qu'Encore vous a déjà présenté et dont on apprécie le travail, expose au SFMOMA. A ne pas rater si vous vous y trouvé.

"Francesca Woodman" livre édité par Corey Keller, textes de Julia Bryan-Wilson et Jennifer Blessing, 50$.

les muses de nobuyoshi





Kamel Mennour est heureux de présenter "Muses", la quatrième exposition personnelle de l’artiste japonais Nobuyoshi Araki à la galerie Kamel Mennour. Cette dernière regroupe un ensemble récent de photographies peintes de plusieurs de ses muses, dont Kaori et Lady Gaga.

Nobuyoshi Araki est né en 1940 dans un quartier populaire de Tokyo. A douze ans, il reçoit, de son père photographe amateur, un appareil photo "Baby Pearl" avec lequel il fera ses premières prises de vues. Il exerce le métier de cameraman pendant 10 ans pour l'agence Dentsu, puis décide d'orienter son travail dans une direction plus personnelle au début des années 70. En 1971, il épouse Yoko Aoki et publie "A sentimental journey", compilant des photos prises pendant sa lune de miel.

Fasciné par la trilogie indissociable et fondatrice du sexe, de la vie et de la mort (on lui doit ces mots "A peine sorti du vagin de ma mère, je me suis retourné pour le photographier", Nobuyoshi Araki est un inlassable photographe obsédé par la femme, souvent ligotée et les fleurs, captées au plus intime de leurs plis colorés.

"Je veux ficeler le réel, parce que je ne peux rien ficeler d'autre. Ni le cœur de Yoko, la femme que j'aime, ni celui de personne. On ne peut pas ficeler les âmes. Elles sont intouchables. Et c'est parce que les âmes sont intouchables que je veux ficeler le visible. En prendre possession pour moi seul".
"Aujourd'hui, il y a trop de robots et moins de voix venant de la chair. Ce que je veux photographier est en train de disparaître. Lorsque le monde va mal, il en va de même pour les photographies. Elles deviennent inintéressantes. Ceci est mon épitaphe pour la fin du monde".

Source kamelmennour.com

muses / galerie kamel mennour / jusqu'au 26 novembre 2011 hurry up!

pop up



Souvenirs d'enfance, Encore aime les décalco, les pop-up...et autres occupations ludiques et instructives.

"Sade Up" par Frank Secka éditions du Rouergue, 49 euros.

0+0=la tête à maître nicolo capello


on adore

the tomb of the unknown craftsman



Grayson Perry s'est inspiré des collections du British Museum de Londres pour en réaliser des adaptions contemporaines. L'exposition rassemble, pêle-mêle, son ours en peluche fétiche, une Harley-Davidson rose et un essui-main représentant Hello Kitty en tenue de pélerin. Manière pour l'artiste de rappeler que "tout ce qui est présent au British Museum a été, à un moment donné, un objet contemporain".

the british museum / du 6 Octobre au 19 Février

the devil

jeju aka loveland





Une île lointaine appelée Loveland est un parc d'attractions au contenu très explicite situé en Corée du Sud, plus précisément sur l'île de Jeju. Destination privilégiée des jeunes mariés depuis la fin de la guerre (1953), cette île est aussi connue sous le nom de Honeymoon Island (l'île des Lunes de miel). Quoi de plus naturel alors que d'y installer un parc d'attractions au thème sexuel, en citant comme prétexte la volonté de promouvoir l'éducation!
Lee Myung-bak à la tête de la Corée du Sud, homme d'affaires, ce "héros de l'économie nationale" plutôt conservateur, libérerait t'il son pays? Toute proportion gardée, puisque le site était là avant lui.

Inauguré en octobre 2004, ce jardin d'Eden tendance soft porno regroupe 140 statues dans des positons acrobatiques susceptibles d'étonner même les plus blasés. Car en aucun cas Love Land ne joue la carte de la subtilité ; dès l'entrée, vous vous retrouvez face à face avec une représentation d'une partie à trois endiablée, non loin d'un phallus géant de 10 m... Rien n'a été oublié ; même les poignées de porte des toilettes sont en forme de poitrine pour les hommes, de sexe bien membré pour les femmes.

Diverses expositions temporaires destinées à élargir l'horizon des visiteurs sont proposées tout au long de l'année. A la tombée de la nuit ces statues érotiques sont éclairées de façon à mettre en valeur à la fois leurs attributs et leurs prouesses. Kitchisimme à souhait, Encore reste amusé, et adore le slogan de la plaquette au titre prometteur "Jeju Loveland is a place where the imagination can run wild!".

l'insoumise is gone

dimanche 20 novembre 2011