vendredi 21 mai 2010

love street




La Charlie James Gallery de Los Angeles présente une exposition solo de l'artiste Orly Cogan. Cette artiste est née à Jaffa en Israël en 1971 vit et travaille désormais à New York. Ses petites broderies qui de prime abord semblent douces et surranées sont empreintes d'un passé engagé..."Womanhouse". Mais le travail de Cogan n'est pas non plus sans rappeler les productions phénoménales du troublant, dérangeant et mysterieux Henry Darger (voir rubrique délices / in the realms of the unreal).

C'est en 1972, que fût créée une exposition dont on a beaucoup parlé : "Womanhouse". Sous la direction de Miriam Shapiro et de Judy Chicago qui devinrent des figures majeures de l’art féministe dans les années 70 et 80, vingt-quatre femmes (dont Faith Wilding ou Mira Schor) aménagèrent une maison à Los Angeles. L’espace domestique devenant espace d’exposition, la distinction entre public et privé disparaissait et les conventions régissant la représentation volaient en éclats ; la salle de bain et la maison de poupée devenaient des espaces d’exposition "appropriés" à l’art féministe. "Womanhouse" encensait ce qui était considéré comme trivial : les produits de beauté, les tampons hygiéniques, le linge de maison, les bonnets de douche et les sous-vêtements devenaient des matériaux hautement artistiques. Tous les médias s’y intéressèrent, en réalisant souvent des reportages à sensation ; l’exposition apportait la preuve que l’art féministe avait un public nombreux et passionné.

Le Centre Georges Pompidou a d'ailleurs en avril dernier présenté "Womanhouse" le documentaire historique et prodigieux de Johanna Demetrakas (1974, 47min) dévoilant l’un des événements culturels féministes les plus importants des années 70 aux Etats-Unis. Le film Womanhouse, distribué par le peuple qui manque, vient d'entrer dans les collections du Musée d'Art Moderne / Centre Pompidou.

Alors les filles si vous vous ennuyez dans la vie, mettez vous à la broderie!

love street-orly cogan / charlie james gallery-los angeles / jusqu'au 19 juin

Source Peggy Phelan

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