mercredi 17 novembre 2010

brunes/blondes

Extraits de films, archives télévisuelles, photographies, tableaux, et courts métrages inédits réalisés par de grands réalisateurs internationaux: l’exposition Brune/Blonde met à l’honneur le thème de la chevelure féminine pendant trois mois à la Cinémathèque.

Rythmée par de nombreuses projections d’extraits de films, l’exposition Brune/Blonde, conçue par Alain Bergala, a pour centre de gravité le cinéma et ses actrices mythiques: brunes et blondes, sans oublier les rousses; cheveux courts ou cheveux longs; voilées ou sensuelles. Le cinéma et ses cinéastes engagés dans la recherche d’une forme où le corps s’expose. Le cinéma et la représentation de la chevelure, car celle-ci est inextricablement liée à la sphère du désir, le lieu du vertige amoureux. Avec pour emblème le chignon en spirale de Kim Novak dans Vertigo d'Alfred Hitchcock, revisité trente ans après par David Lynch dans Lost Highway.

Suivant des axes aussi bien esthétiques que thématiques, l’exposition se divise en cinq parties intitulées :

Le Mythe
Histoire & Géographie de la chevelure
Les Gestes de la chevelure
La Chevelure au coeur de la fiction (rivales, métamorphose, travestissement, relique)
Vers l’abstraction (cheveu-matière)

À chaque instant de son parcours, l’exposition mettra en regard le cinéma classique et le cinéma de la marge, le cinéma d’Occident et le cinéma d’Orient, le cinéma d’hier (Buñuel, Hawks, Antonioni, Fuller, Bergman…) et le cinéma d’aujourd’hui (Wong Kar-waï, Kiarostami, Godard…). Des rapprochements stimulants, des collusions même, qui n’empêchent pas l’exposition de se soucier aussi de la chronologie et de permettre au visiteur d’acquérir des repères historiques.

Quand il s’agit par exemple de montrer l’évolution, dans le cinéma hollywoodien, de la blonde, reléguée jusqu’aux années 30 aux rôles d’épouse fidèle, avant de devenir durant la décennie suivante la vamp tentatrice.
Des archives télévisuelles rares

Dans cette profusion organisée d’images en mouvement, l’exposition prendra également le parti de mettre en valeur de nombreuses d’archives télévisuelles rares évoquant, au sein de diverses aires culturelles (USA, Russie soviétique, Allemagne, Egypte, Afrique francophone, Japon…), l’influence de l’imaginaire cinématographique sur la société. Les cinéastes, grands pourvoyeurs d’icônes, façonnent les actrices, et inventent des styles qui guidèrent la mode de générations entières. Les cheveux courts dans les années 20 (Louise Brooks), les chevelures platinées dans les années 30 (Jean Harlow), les teintures rousses flamboyantes dans les années 40 (Rita Hayworth), les coiffures lâchées à la Brigitte Bardot dans les années 50, les coupes androgynes à la Jean Seberg dans les années 60, la blondeur souveraine de Catherine Deneuve ou les provocations capillaires façon Madone latine de Penélope Cruz, choisie pour illustrer l’affiche de cette exposition.

Brune/Blonde montrera les interactions conscientes et inconscientes que le cinéma entretient avec les autres arts dans la représentation de la beauté et du mystère féminin. Le cinéma ne s’est jamais privé de déployer dans la durée les gestuelles liées à la chevelure, dont de nombreux peintres, sculpteurs et photographes ont immortalisé la grâce. Des filiations esthétiques inattendues seront proposées au visiteur, rendues tangibles dans un parcours riche en oeuvres d’art. À côté des projections de films, une peinture Pop (McDermott & McGough) dialoguera avec une gouache préraphaélite (Dante Gabriel Rossetti), des lithographies Art Nouveau (Mucha) rimeront avec une peinture surréaliste (Paul Delvaux), une sculpture en br onze du XIX e siècle (Auguste Rodin) sera à proximité de photographies noir et blanc minimalistes (Francesca Woodman, Edouard Boubat), tandis que des installationscontemporaines surprendront le visiteur (Marie Drouet, Alice Anderson).

Avec un coup de projecteur tout particulier sur l’attrait des arts du XXe siècle (dont le cinéma) à réinterpréter des figures mythologiques telles qu’Ophélie, Lilith, la Méduse, Mélisande, ou Rapunzel.

L’exposition permettra enfin au visiteur de découvrir, en exclusivité dans une petite salle de cinéma conçue pour l’occasion, des courts-métrages inédits réalisés sur le thème Brune/Blonde, par six cinéastes contemporains, qui nous livrent leur vision de la chevelure féminine : Abbas Kiarostami, Isild Le Besco, Pablo Trapero, Yousry Nasrallah, Nobuhiro Suwa, Abderrahmane Sissako.

Dommage que l'affiche soit si peu élégante comparée au sujet traité. C'est l'avis d'Encore.

Source cinematheque.fr

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire