mardi 24 janvier 2012

entrelacs



Au printemps dernier, l'artiste touche-à-tout et dissident Ai Weiwei, qui ne ménage pas ses critiques contre le Parti communiste chinois est arreté et l'affaire éclate, le fisc chinois lui réclame 15 millions de yuans (environ 2,4 millions de dollars), au titre d'impôts impayés et d'amendes dues par l'entreprise pour laquelle il travaille. Une mesure selon lui destinée à le "briser".

Grâce à la mobilisation de 30.000 Chinois, il avait ensuite pu verser la garantie nécessaire pour interjeter appel de ce redressement. L'élan de solidarité autour de Ai Weiwei s'est poursuivi. Alors qu'il fait désormais l'objet d'une enquête pour pornographie pour d'anciennes photos où on le voit dénudé et entouré de quatre femmes également dévêtues, des partisans de l'artiste ont choisi de manifester leur solidarité envers le célèbre dissident en posant eux-mêmes nus sur Internet.

Les autorités fiscales de Pékin ont prévenu début janvier Ai Weiwei qu'elles acceptaient cet appel, a indiqué Me Pu, qui a dit espérer qu'elles reverraient leur copie avec équité.
Ai avait été détenu dans un lieu inconnu de début avril à fin juin 2011, ce qui avait soulevé une vague d'indignation à travers le monde. Il vit depuis sous surveillance, sans pouvoir quitter Pékin.

"Si nous ne sommes pas satisfaits des résultats, nous pouvons saisir la justice", a déclaré à l'AFP Pu Zhiqiang, un avocat qui défend les intérêts de la société Fake Cultural Development, fondée par Ai mais enregistrée au nom de sa femme.

Toujours est-il que la France l'exposera au jeu de paume du 21 février au 29 avril 2012.
"Ai Weiwei : Entrelacs” est la première grande exposition en France consacrée à cet artiste et homme de communication qui observe l’état du monde, l’analyse et tisse des liens avec ses semblables par de multiples canaux.

En revanche, Uffe Elbaek, ministre de la Culture danois, a été convoqué par le Parlement de son pays parce qu’il n’a pas voulu rencontrer l’artiste lors de son voyage en Chine. Une rencontre problématique puisque l’artiste est actuellement poursuivi par l’État chinois.

Le ministre danois de la Culture était venu en Chine en voyage officiel pour promouvoir le dialogue entre les deux gouvernements et tenter d’établir un programme d’échange culturel. Il a rencontré de nombreux artistes importants mais aurait "omis" Ai Weiwei, représentant majeur de la scène artistique internationale.

Accusé par ses détracteurs d’avoir ignoré l’importance fondamentale des droits de l’homme pour ne pas offenser ses hôtes, il a été invité à s’expliquer devant le Parlement danois. Bien qu’il avoue dans un journal national que "si vous voulez un vrai dialogue, vous devez rester respectueux envers les gens qui vous invitent", Uffe Elbaek affirme que jamais la délégation danoise n’avait évoqué un entretien avec Ai Weiwei.

Elbaek assure également que la question des droits de l’homme a été évoquée lors d’une réunion avec le vice-ministre de la Culture Yang Zhijin. Ayant par ailleurs dialogué avec de nombreux artistes, il affirme qu’ils ne craignaient pas les sujets sensibles, et n’avaient pas peur de critiquer leur gouvernement.

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