dimanche 11 mars 2012

newton par newton, foncez!


Depuis la mort d’Helmut Newton (1920 – 2004), aucune rétrospective du photographe n’a eu lieu en France, pays où il a cependant créé une partie majeure de son œuvre, notamment en travaillant pour l’édition française de Vogue.
Sulfureux, parfois choquant, l’œuvre de Newton a cherché à restituer la beauté, l’érotisme, l’humour, parfois la violence que sa sensibilité lui permettait de relever dans les rapports sociaux des mondes qu’il fréquentait : la mode, le luxe, l’argent, le pouvoir.
L’exposition réunit plus de deux cents images, quasi exclusivement des tirages originaux ou "vintage" réalisés sous le contrôle d’Helmut Newton : polaroïds, tirages de travail de divers formats, œuvres monumentales. Elle sera enrichie d’un extrait du film réalisé par June Newton, épouse du photographe pendant soixante ans et elle-même photographe : Helmut by June.
Le propos s’inscrit dans un parcours rétrospectif et thématique. Présentant les grands thèmes newtoniens : mode, nus, portraits, sexe, humour, l’exposition entend montrer comment s’est constitué, bien au-delà de la photographie de mode, l’œuvre d’un grand artiste. Un œuvre qu’il n’a eu de cesse de libérer de toute contrainte imposée, alors qu’il travaillait le plus souvent dans un cadre de "photographie appliquée" à la mode et aux portraits. Un œuvre éminemment classique en ce sens qu’il s’inscrit dans une perspective artistique très large. Un œuvre qui fait l’expérience de la liberté, dans ses thèmes comme dans ses formats. Un œuvre qui donne à voir une vision nouvelle et unique du corps féminin contemporain.

On a dit d’Yves Saint Laurent qu’il a par ses créations donné le pouvoir à la Femme. On pourrait dire la même chose d’Helmut Newton, qui accompagna longtemps et intimement – ce n’est pas un hasard – la démarche du premier. Nues ou en smoking, les femmes de Newton sont puissantes, séductrices, dominantes, jamais glaciales mais toujours impressionnantes, voire intimidantes. Ce sont des femmes qui, fortes de leur révolution sexuelle, assument la pleine liberté de leur corps, sans heure ni cadre, ouverte à tous les fantasmes. Ce sont des femmes riches, qui ont conquis le monde et son argent, et vivent dans un raffinement extrême, de leurs robes à leur lit. Luxe, classe et volupté : tel pourrait être l’adage de la Femme newtonienne. Quand Newton publie un livre intitulé Un monde sans hommes, il formule l’expression visionnaire d’une société où les femmes ont conquis assez de pouvoir pour parvenir, le cas échéant, à se passer des hommes.

L’exposition ne s’attache pas à l’unique représentation de la Femme par Newton, mais restitue les divers champs, parfois plus secrets, de son travail. Conçue par June Newton et ponctuée de citations du photographe, elle est aussi, à double titre, "Newton par Newton".

Helmut Newton / Grand Palais-Galerie sud-est / du 24 mars au 17 juin 2012
Source rmn.fr

jeudi 8 mars 2012

saul again &again

saul leiter


daido moriyama







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nikolay bakharev





Né dans les montagnes de l'Altaï au milieu des années 40, Nikolay Bakharev est très vite confronté à un monde hostile : les montagnes, le froid et la mort prématurée de ses parents alors qu'il n'a que quatre ans. C'est cet instinct de survie presque animal qui se retrouve projeté dans les photos de Nikolay Bakharev : d'une beauté éblouissante et douloureuse, il met essentiellement en scène des jeunes filles russes alanguies, comme déposées là par hasard, surprise au réveil, le regard triste et vague.

Entre érotisme et photo reportage, le travail de Nikolay Bakharev est un témoignage presque unique d'une Russie où personne ne va (l'Est de la Sibérie) et où tout nous rappelle qu'il faut lutter pour vivre. C'est de cette divine tristesse, de cet amour ambiant mais aussi d'espoir inconscient dont il est question dans les photos de Nikolay Bakharev, à la fois instant de vérité et poses très travaillées, regard mutin et sourire meurtrier.

Ce sont ces deux lectures opposées mais tout aussi justes qui rendent le travail de ce photographe si riche et permettent de se projeter dans l'une ou l'autre des situations, d'être acteur de ces morceaux de vie intime et touchante. Nikolay Bakharev a participé à de nombreuses expositions en Russie, à Londres et à New York et a sorti un livre de photos intitulé People Of Town N.

mh






On savait que la galerie Michael Hoppen avait du goût mais tout de même...
Du 02 février au 10 mars Guy Bourdin.
Du 20 avril au 26 mai Alex Prager, "Compulsion".

Vogue Paris, 1983. GB
3X Pentax Calendar, 1980. GB
Archives, Janvier 1978. GB
Eye#1, 2011. AP

Michael Hoppen Gallery
3 Jubilee Place,
London SW3 3TD